Spéciale Aix : notre Power 40 et le guide ultime des Rencontres
LE MENU DU JOUR — Power 40 : notre classement des quarante personnalités les plus influentes en 2025 (source : nous-mêmes). — ReAix 2025, c’est parti ! Le retour des politiques, des absents remarqués, les sessions à ne pas rater. — Au petit matin ou tard dans la soirée : on vous dit tout sur le […]
Paris Influence, une newsletter hebdomadaire exclusive pour nos abonnés POLITICO Pro, explore les multiples jeux d’influence qui animent la scène politique française et participent à la fabrique des lois.
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Par JASON WIELS
Avec PAUL DE VILLEPIN et SOFIANE ZAIZOUNE
LE MENU DU JOUR |
— Power 40 : notre classement des quarante personnalités les plus influentes en 2025 (source : nous-mêmes).
— ReAix 2025, c’est parti ! Le retour des politiques, des absents remarqués, les sessions à ne pas rater.
— Au petit matin ou tard dans la soirée : on vous dit tout sur le off.
Bonjour à toutes et à tous, et bienvenue dans Aix-en-Provence Influence. Comme chaque année, votre infolettre débarque en force et en joie aux Rencontres économiques pour vous raconter comme personne les dessous de ce rendez-vous incontournable du microcosme politico-économique avant la coupure estivale.
N’hésitez pas à textoter Paul, Sofiane ou moi-même pour prendre un café sous les peupliers. Un journaliste de POLITICO pouvant en cacher un autre, sachez que nous aurons des yeux et des oreilles un peu partout !
Tenue de combat exigée. Enfilez les espadrilles, étalez la crème solaire, ouvrez vos chakras, c’est l’heure de plonger dans le gotha des affaires et de l’influence. A ce sujet…
POWER 40 |
ROIS ET REINES DE L’INFLU. Ils et elles ne votent pas les lois, ne sont ni à la tête d’un ministère ni d’une grande ville et, pour certains, leur nom est inconnu du grand public. Pourtant, ces personnalités façonnent l’agenda politique à leur manière. Paris Influence est tout excité de vous dévoiler aujourd’hui le cru 2025 de son Power 40, soit le classement des quarante noms qui font bouger les lignes en coulisses, tant dans la fabrique de la loi que dans l’art subtil de peser sur l’ordre du jour.
Point méthodo : comme en 2023 (l’édition 2024 a été dissoute avec l’Assemblée), cette sélection a été opérée en toute subjectivité par la rédaction parisienne de POLITICO. Oui, nous avons hésité, nous avons raturé, et nous avons surtout débattu. Un fil rouge continue de guider nos choix : qui, aujourd’hui, d’un coup de fil, d’une tribune, d’une saillie sur LinkedIn ou lors d’une entrevue discrète, peut déclencher une inflexion dans la parole publique, influer sur un choix budgétaire, voire provoquer une réforme ?
Big fish et jeunes pousses. Ce panorama de l’influence, vous le verrez, brasse large. On trouve en bonne place six serviteurs de l’Etat, cinq grands patrons et autant de milliardaires (attention à ne pas les confondre). Notre top 40 fait aussi la part belle à des lobbyistes (ici, là ou là), deux syndicalistes agricoles qui se tirent la bourre (lui et elle), un influenceur de métier, un animateur télé, une défenseure des salariées ou encore une ambassadrice au double passeport.
Vous ne vous étonnerez guère de retrouver… Eric Trappier (n°6), puisque dans un monde en guerre, Dassault accélère le tempo … Richard Ferrand (n°18), nouveau gardien du temple constitutionnel … Pierre-Edouard Stérin (n°34) et son projet Périclès qui fertilise (toutes) les droites et tétanise la gauche.
Vous serez en revanche peut-être interpellés par… Thierry Cotillard (n°25), qui remplace cette année Michel-Edouard Leclerc comme meilleure tête de gondole des supermarchés … Gilles Gressani (n°24), cofondateur du Grand Continent et preuve que POLITICO sait rendre hommage à une concurrence stimulante … Yohann Petiot (n°27) de l’Alliance du commerce pour son joli détricotage de la future loi anti-fast-fashion.
Sur le podium… Rodolphe Saadé (n°1) enfile la médaille d’or. Au faîte de sa puissance, le milliardaire roi de la logistique est là pour durer, comme en témoigne ses investissements dans les médias ou ses liens avec les grands de ce monde. Juste derrière, Arthur Mensch (n°2) est propulsé dans les cimes du classement, car notre élite politique en est persuadée : Mistral AI ne peut (ne doit) pas échouer, alors elle fait tout pour l’aider. Pour fermer la marche, la secrétaire générale du gouvernement, Claire Landais (n°3), méritait bien une médaille de bronze. Depuis cinq ans à Matignon, elle sait tout, voit tout, et, désormais, tient la baraque quand les gouvernements tombent comme des mouches.
Notre précédent number one, Jean-Marc Jancovici (n°15), descend dans le classement mais pas dans l’estime du public, qui a financé la nouvelle campagne de lobbying de l’ingénieur climato-médiatique.
Spotted à Aix. Les Rencontres économiques ont programmé (promis, on ne s’est pas concerté) plusieurs de nos lauréats à leurs tables rondes : la coprésidente du tout nouveau Conseil national de l’IA et du numérique, Anne Bouverot (n°4), la représentante du grand patronat, Patricia Barbizet (n°7) et l’incontournable Patrick Pouyanné (n°11) seront sur scène pour discuter le bout de gras. Ouvrez l’œil, il n’est pas impossible que vous croisiez, côté public, d’autres noms issus de notre classement.
Bureau des plaintes. Quarante noms, c’est peu. Surtout quand l’incertitude politique, vous l’aurez remarqué, est maximale. Alors, nous sommes heureux d’ouvrir le débat avec vous et très preneurs de votre point de vue pour préparer le terrain de la prochaine édition. Comme toujours, notre boîte mail est ouverte.
CÔTÉ IN |
SUIVEZ L’AIXPERT. Cette 25e édition des Rencontres économiques d’Aix (bon anniversaire) renoue avec la présence des politiques made in France, dont la présence a été écartée en 2024, pour cause de législatives anticipées.
Parmi les ministres sur scène : Jean-Noël Barrot (Affaires étrangères), Sébastien Lecornu (Armées), Eric Lombard (Economie), Marc Ferracci (Industrie) et Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique) pourront débattre avec la foule de cols blancs du “choc des réalités”, thème de cette année.
Certains resteront dans le public, comme Aurore Bergé (Egalité femmes-hommes) ou Clara Chappaz (IA et Numérique), dont la venue a été confirmée last minute.
Côté élus : la présidente des Pays de la Loire, Christelle Morançais (LR), ou la patronne des Ecologistes Marine Tondelier s’apprêtent à fouler la terre aixoise.
Pour le small talk. Le micmac des agendas aura presque eu raison de la présence d’Eric Lombard. Il devait discourir avec son collègue Sébastien Lecornu sur “les souverainetés dans un monde fragmenté” vendredi après-midi. Le patron de Bercy sera finalement présent samedi pour une session spéciale. La faute à une réunion à Matignon de dernière minute sur le budget, “qui a foutu un BORDEL” dans les agendas, d’après un conseiller ministériel. Une perdante dans la bataille : Elisabeth Borne (Education), elle aussi convoquée à Matignon, a annulé sa venue.
Parmi les ex. Parés de leurs nouveaux habits, vous devriez croiser : Michel Barnier, Florence Parly, Emmanuelle Wargon, Laurence Boone, mais aussi Najat Vallaud-Belkacem, présidente de France Terre d’Asile, et Elisabeth Moreno, venue disserter de la RSE à l’épreuve des crises. L’ancienne députée Valérie Rabault s’est glissée aussi sur scène.
CORDON AIXOIS. Temple du consensus entre gens de bonne compagnie, les Rencontres ont conservé cette année encore la ligne du “ni-ni” : aucun représentant du Rassemblement national et de La France insoumise ne figure au programme des trois jours d’échange.
Une position de plus en plus difficile à tenir, comme en convenait Jean-Hervé Lorenzi, fondateur du Cercle des économistes, organisateur de l’événement, en amont du raout. Mais dans ce groupe, où l’unanimité prévaut, “deux ou trois” des 32 économistes du cénacle refusent à cette heure de changer de ligne. Et tant pis si cela exclut des figures institutionnellement incontournables, comme le président de la commission des Finances de l’Assemblée, l’Insoumis Eric Coquerel.
Ni chaud ni froid. Un cadre du RN ayant par le passé joué les intermédiaires entre le parti et les patrons haussait les épaules à l’évocation de cette exclusion : “C’est l’ancien monde.” Il est vrai que l’extrême droite n’a guère besoin des ReAix pour être admis dans les cercles patronaux, qui ont depuis longtemps brisé la digue.
AIXTRA-FAST-FASHION. Lui ne serait pas contre quelques poignées de main : Donald Tang devrait déambuler demain dans les travées du parc Jourdan. Le PDG de la marque chinoise de mode ultra éphémère a prévu une série de rendez-vous sur place avec certains des décideurs présents, a ouï dire votre infolettre.
Le boss serait volontiers monté sur scène, dans le cadre d’un partenariat proposé par les représentants français de Shein aux organisateurs. Jean-Hervé Lorenzi a opposé un refus poli et ferme à Tang himself, nous ont-ils confirmé tous les deux.
Qu’à cela ne tienne : nouer des contacts ne peut pas faire de mal à Shein, qui reste dans le viseur des marques françaises. L’Alliance du commerce, leur fédé, prépare déjà la CMP sur la PPL anti-fast-fashion, prévue à l’automne. Le lobby aimerait qu’elle ne cible que les plateformes chinoises. Plusieurs de ses membres (Kiabi, Petit Bateau, Monoprix…) ont d’ailleurs envoyé, il y a quelques jours, un courrier à Agnès Pannier-Runacher (Transition écologique) pour dénoncer les “conditions inacceptables” dans lesquelles Shein et consorts exercent en France.
COURSE AUX SCOOPS. Paris Influ s’attend aussi à de la concurrence du côté des autres rédactions. Plusieurs équipes de confrères ont doublé (voire triplé !) leur taille pour couvrir l’événement. Votre infolettre, qui a plus d’un tour dans son sac à malices, vous fait cette promesse : les ReAix côté médias, c’est ici que ça s’passe. Non mais oh !
CÔTÉ OFF |
EN AIXTRAS. Les Rencontres, ce sont aussi des soirées, officielles ou officieuses. Vous n’avez pas reçu toutes les invitations ? Pas d’inquiétude ! On vous dit dans quelles contre-soirées vous pouvez espérer croiser du gratin autour d’un rosé piscine.
Jouer à domicile. Si vous avez besoin d’une mise en jambe, après le cocktail dinatoire officiel du Cercle, POLITICO organise ce soir pour la première fois ses propres agapes provençales. Au programme, un échange exclusif à l’hôtel de Gallifet autour des municipales 2026 entre nos fines plumes et les experts de Cluster17. Si vous rêviez de vous y inviter, sorry, c’est déjà complet.
Déjeuner pas si privé. Si vous êtes dircom, et n’êtes pas convié au petit-déjeuner à l’invitation de la mairie d’Aix-en-Provence, l’hôtel particulier accueille demain un déjeuner d’une douzaine de “dircoms next gen”, dixit l’un deux. Seront notamment autour de la table : Vincent Deshayes de BASF, Catherine Doumid de Radio France, Dimitri Lucas de Deloitte, Emilie Prade de Sciences Po, ou encore Anouck Paumard d’Adecco. Mais chut, “ne faites pas trop de pub, il n’y a plus de place”, nous soufflait un organisateur.
Friday night fever. La traditionnelle soirée officielle à l’hôtel de Caumont, sponsorisée par Engie, pour laquelle il faut impérativement un laissez-passer (les plus filous savent comment se faufiler sans) pour se délecter du caviar vegan et du récital de piano de Sae-Hyun Kim, sera davantage concurrencée que lors des éditions précédentes.
Before ou after. Le cabinet de conseil Bain, qui avait fait l’erreur stratégique de se positionner le samedi soir l’année dernière, tient cette fois “un cocktail dînatoire” vendredi à partir de 19 heures à la Villa Bain (on vous laisse trouver l’emplacement). En concurrence directe avec le BCG, qui organise un pince-fesses sur ce créneau. Suivra, à partir de 19h30, dans un pub irlandais du cours Mirabeau, le cocktail dinatoire d’ESL Rivington&Antidox — petit nouveau dans le monde de la nuit aixoise —, qui fêtera le nom de sa nouvelle agence, Next Step Influence. L’agence Mascaret (ex-Dentsu) tentera de rivaliser au même moment avec un “dîner convivial” au château de la Gaude.
En non-mAixité. Une quarantaine de dirigeantes sont conviées, vendredi (toujours) à 20 heures, à l’hôtel de Gallifet (encore), pour le premier dîner exclusivement féminin organisé en marge des Rencontres. “Il était bien temps, après 25 ans”, se réjouit Jessica Matoua-David, présidente de Nemow Lab, think tank dédié à l’entrepreneuriat féminin, et puissance invitante. Céline Brucker, DG de L’Oréal France, Véronique Morali, présidente de Fimalac (et par ailleurs de Force Femmes et du Siècle), Chantal Chambu Mwavita, ministre des Droits humains de de la RDC, mais aussi Charlie Perreau (Les Echos) ou Anne-Marie Rocco (Challenges) font partie des convives.
The plAix to be. Sur les coups de 21h30, ne soyez pas surpris si vous apercevez des grappes de joyeux lurons quelque peu transpirants en chemin pour une trattoria du cours Mirabeau. Prenez-les en filature, il y a fort à parier qu’ils se dirigent vers la soirée Havas. L’immanquable rendez-vous où l’on croise communicants, lobbyistes, patrons et politiques partager pizzas et Spritz jusqu’à une heure souvent déraisonnable. Les plus aventureux, souvent guidés par un partner d’Havas que nous ne nommerons pas, termineront la soirée sur le dance floor de la boîte Mistral (rien à voir avec Arthur Mensch).
Si vous n’avez pas trop mal à la tête, et êtes client de McKinsey, leur petit-déjeuner annuel sur un thème gardé mystérieusement secret, aura lieu vendredi à l’hôtel du Roi René. Si “l’IA en Chine et en France” vous botte, le fonds Cathay Capital organise un café-croissant dans le parc à 8 heures, suivi d’un débat.
Pour ceux qui joueront les prolongations. Les Rencontres organisent une soirée anniversaire pour leurs 25 ans dans les jardins du Pavillon de Vendôme.
HOW TO SNEAIXK IN. Si vous n’avez pas reçu vos cartons d’invitation, pas de panique. Avec un peu de bagout et de filouterie, on peut accéder à (presque) tout. Hormis la soirée Engie, le déjeuner placé du samedi (cartons, QR codes et autres bracelets sont scrupuleusement vérifiés), ou les traditionnels dîners confidentiels de Thomas Buberl d’Axa (vendredi) et Patrick Pouyanné de TotalEnergies (samedi).
OÙ TABLE-RONDER |
A 17h — Il sera question de la “mondialisation imprévisible” avec des invités en première ligne de la guerre douanière (une Canadienne, une Mexicaine et une ancienne vice-Première ministre des Pays-Bas). Au même moment, Patricia Barbizet (Afep), Johannes Lindner (Centre Jacques Delors) et Douglas Rediker causeront dette publique et Etat-providence.
A 18h — On enchaîne, au choix, avec les deux pôles contraires des débats qui agitent Bruxelles : la compétitivité européenne, dont deviseront Jacques Aschenbroich (Orange) et Jacques-Philippe Gunther (Latham & Watkins), et la transition climatique, autour de Pierre Ferracci (Groupe Alpha) et Frédéric Faroche (GazelEnergie).
A 18h30 — Le bloc occidental transatlantique n’existe plus, balayé qu’il est par Donald Trump. Reste à savoir par quoi le remplacer. La question occupera le ministre Jean-Noël Barrot, et l’un de ses prédécesseurs, Hubert Védrine, ainsi que l’ancien secrétaire adjoint au commerce américain Bruce Andrews.
Mercato |
François Bayrou publie au Journal officiel ce matin la liste de son cabinet. On note l’arrivée au 1er juillet de Camille Petit, conseillère diplomatique, et Laurent Verat, conseiller opinion et stratégie.
Un grand merci à : notre éditeur Jason Wiels et Matthieu Verrier.