Les yeux du monde seront rivés sur Mar-a-Lago, la résidence de Donald Trump en Floride. Le président américain va recevoir ce dimanche 28 décembre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky pour discuter de la guerre en Ukraine, avant d’accueillir le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou pour aborder la question de Gaza.

Selon la presse israélienne et le média américain Axios, la rencontre entre les deux dirigeants aura lieu ce lundi 29 décembre et pourrait être « décisive » pour le futur de l’enclave palestinienne.

Car l’administration Trump commencerait à être « frustrée » par la faible avancée du processus de paix commencé par la signature d’un accord de cessez-le-feu début octobre.

La deuxième phase du cessez-le-feu dans l’impasse

Si la première phase a permis la libération d’otages israéliens détenus par le Hamas et de prisonniers palestiniens, le passage à la deuxième phase est dans l’impasse. Celle-ci contient des mesures que le gouvernement israélien et le mouvement islamiste souhaitent éviter : le retrait des troupes israéliennes du territoire palestinien, le déploiement rapide d’une force internationale de stabilisation et le désarmement du Hamas.

Début décembre, le groupe terroriste a fait savoir que la deuxième phase « ne peut pas commencer » tant qu’Israël « poursuit ses violations de l’accord et se dérobe à ses engagements ».

Et à l’inverse du plan américain, le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé en début de semaine qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza », évoquant la possible création d’avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre.

Si les propos du ministre ont ensuite été tempérés par ses services, la posture de Tel-Aviv met du plomb dans l’aile aux espoirs de paix promus par Donald Trump. Et exaspère le reste de son équipe. Selon Axios, Netanyahou n’a plus qu’un seul allié à la Maison Blanche : le président américain.

« Il l’apprécie encore, mais même lui souhaite que l’accord sur Gaza progresse plus rapidement », explique un proche de Donald Trump. « Progresser rapidement » car, selon Axios, le locataire de la Maison Blanche pourrait faire de nouvelles annonces début janvier au sujet de l’enclave palestinienne.

Désaccord sur le Somaliland

Les deux hommes pourront aussi profiter de leur rencontre pour discuter du Somaliland, une république autoproclamée qui a fait sécession de la Somalie et qui a été reconnue ce vendredi par Israël.

Les États-Unis se sont opposés à une telle reconnaissance. « Non », a déclaré le président américain au journaliste qui posait la question par téléphone, avant qu’il ne s’interroge, depuis son club de golf de Floride : « est-ce qu’il y a vraiment des gens qui savent ce qu’est le Somaliland ? ».

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a en revanche évoqué une « belle opportunité pour élargir » un partenariat entre les deux pays, notamment dans les domaines économique et agricole. Une déclaration « conjointe et mutuelle » a été signée par les deux parties, et le Somaliland a exprimé son intention de rejoindre les accords d’Abraham, un processus qui en 2020 avait vu plusieurs pays arabes normaliser leurs relations avec Israël et une priorité diplomatique de Donald Trump.