« Le résultat d’années de permissivité » : en Bolivie, la culture de coca ne s’est jamais aussi bien portée

« Le résultat d’années de permissivité » : en Bolivie, la culture de coca ne s’est jamais aussi bien portée

La superficie des cultures de coca en Bolivie, le troisième producteur mondial de cocaïne, a augmenté de 10 % entre 2023 et 2024, a décrit lundi l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Avec 34 000 hectares cultivés en 2024, soit environ trois fois la taille de Paris, la Bolivie se situe derrière le Pérou et la Colombie, selon l’organisme onusien.

La loi bolivienne autorise jusqu’à 22.000 ha de cultures de coca à des fins traditionnelles dans les communautés autochtones, où les feuilles sont mâchées ou employées dans des infusions. « L’écart entre la superficie autorisée et celle constatée atteint 12000 ha », a déclaré Monica Mendoza, représentante de l’ONUDC dans le pays, lors d’une conférence de presse.

Autorités et experts attribuent les cultures excédentaires au narcotrafic. La coca est en effet la matière première de la cocaïne. Le ministre de l’Intérieur, Marco Antonio Oviedo, a déclaré que ces chiffres démontraient la « permissivité qui existait dans un passé récent », sous les gouvernements de gauche à la tête du pays de 2006 à 2025.

« Nous allons travailler d’arrache-pied pour tenter de réduire les cultures de coca », s’est engagé ce ministre du gouvernement de centre droit de Rodrigo Paz, investi président début novembre. Le mois dernier, le chef de la lutte antidrogue du pays, Ernesto Justiniano, avait annoncé le retour, « très prochainement », de l’agence antidrogue américaine (DEA), expulsée de Bolivie en 2008.

Il avait aussi jugé « exorbitants » les chiffres estimés de la production de cocaïne dans le pays. Ernesto Justiniano affirme vouloir intensifier l’éradication des cultures de coca illégales et renforcer la lutte contre le narcotrafic.