Hitler, « cet incompris » ?

Hitler, « cet incompris » ?

Vous connaissez sans doute cette blague d’un type demandant à l’autre : « lorsque tu dis que tu n’aimes pas Hitler, tu veux parler du peintre ou de l’écrivain ? ». Et bien, il n’est pas impossible que dans un futur proche, une majorité d’Américains soit incapable d’en saisir la drôlerie et encore moins le négationnisme qu’elle dénonce. Parce que, aussi étonnant que cela puisse paraître, le pays qui - en libérant les camps de concentration - a certainement le plus contribué à faire connaître la réalité de la Shoah, est aujourd’hui le terrain de jeu d’influenceurs conspirationnistes très puissants, ayant choisi de placer le révisionnisme au cœur de leurs théories complotistes.

Vu de loin, cela pourrait paraître aussi exotique et marginal que ces parades de néonazis défilant outre-Atlantique, qui ont toujours coexisté avec une opinion publique considérant majoritairement qu’Hitler n’était assurément pas quelqu’un de recommandable. Ce qui inquiète, c’est que, comme le relève justement le journaliste Yair Rosenberg dans la revue américaine « The Atlantic » (article accessible en français dans la revue K), les influenceurs de l’extrême droite complotiste américaine qui se sont donné pour mission de réhabiliter le troisième Reich ne sont pas des figures marginales, loin s’en faut. Leur influence sur la sphère « MAGA » (Make America Great Again) a été considérée par la plupart des commentateurs de la vie politique américaine comme déterminante dans l’élection et la réélection de Donald Trump. Il n’est donc pas possible de considérer leur engouement pour le révisionnisme comme anodin.