Le général de division Fanil Sarvarov, chef du département de formation opérationnelle du ministère russe de la Défense, a été tué ce matin lorsqu’un engin explosif a explosé sous son véhicule personnel dans le district de Yasenevo à Moscou selon plusieurs sources.

Tôt ce lundi matin, une voiture a explosé dans la cour d’un immeuble du sud de Moscou, ont indiqué les services d’urgence à l’agence TASS. L’explosion a eu lieu peu après que le conducteur est monté à bord de son véhicule de la marque Kia. Selon le Moscow Tilmes, le général russe a parcouru quelques mètres avant que le véhicule n’explose.

Après avoir été extrait du véhicule par les secouristes, Fanil Sarvarov a été hospitalisé dans un état critique, souffrant de blessures aux jambes et d’une fracture du visage. Le lieutenant-général Fanil Sarvarov, chef du département de la formation opérationnelle au sein de l’état-major, « a succombé à ses blessures », a précisé le comité d’enquête russe dans un communiqué. Une enquête pour « meurtre » et « trafic d’explosifs » a été ouverte, selon la même source.

Fanil Sarvarov, Head of the Operational Training Department of the Russian armed forces, was blown up in a car in Moscow and died.

Sarvarov took part in Russia's full-scale invasion into Ukraine, took part in wars in Chechnya and Syria. pic.twitter.com/Cp8ORUR5Ki— Anton Gerashchenko (@Gerashchenko_en) December 22, 2025

L’une des hypothèses envisagées est celle d’un engin explosif improvisé placé sous la voiture. Des sources sécuritaires russes ont précisé que la victime était le général de division Fanil Sarvarov, chef du département de l’entraînement opérationnel des forces armées russes.

Une enquête criminelle lancée

D’après des bases de données ayant fait l’objet de fuites, Sarvarov est propriétaire depuis 2023 d’un quart d’appartement situé rue Yasenevaya à Moscou, lieu de l’explosion. Le général de division Sarvarov a combattu en Tchétchénie et lors du conflit ossète-ingouche pendant six ans, de 1992 à 2003. Il a également participé à une opération en Syrie en 2015-2016.

Le Comité d’enquête russe a ouvert une enquête criminelle concernant l’explosion meurtrière, mais les chefs d’accusation précis n’ont pas encore été communiqués. Toutefois, les enquêteurs examinent plusieurs pistes, notamment l’implication potentielle des services spéciaux ukrainiens, selon le Comité d’enquête cité par le média russe Sputnik.

Difficile de ne pas voir la main de Kiev derrière ce nouvel attentat visant une figure de l’armée russe. Un nouvel épisode de la campagne d’assassinats ciblés que se livre les deux pays ? Très probable.

Le parquet de Moscou a indiqué que Dmitry Tkachev, procureur du district administratif Sud, coordonne les efforts des forces de l’ordre sur les lieux. Il s’agit du deuxième attentat à la voiture piégée depuis le début du mois. Le 1er décembre, un Land Cruiser 200 Prado a explosé dans la cour d’un immeuble résidentiel du quartier de Nouvelle Moscou. Le véhicule appartenait à un scientifique de 41 ans, docteur en physique et mathématiques, spécialiste en électronique quantique à l’Institut de recherche Stelmakh Polyus de Moscou. Cet institut, membre de Rostec, développe des télémètres laser et des désignateurs de cibles pour armes de précision, notamment des missiles. Le scientifique était sorti indemne de cet attentat.

Attaques ciblées

Depuis le début de l’offensive russe contre son voisin ukrainien en février 2022, Kiev a été accusé à plusieurs reprises d’avoir mené des attaques ciblées contre des personnalités et responsables militaires russes en Russie et dans les zones occupées par Moscou en Ukraine.

En août 2022, l’explosion d’une voiture avait tué Daria Douguina, la fille de l’idéologue ultranationaliste Alexandre Douguine. En avril 2023, un blogueur militaire russe, Maxime Fomine, avait lui perdu la vie dans la détonation d’une statuette dans un café de Saint-Pétersbourg. Plus récemment, en avril, le général Iaroslav Moskalik, chef adjoint de la Direction générale opérationnelle de l’état-major russe, a été tué dans l’explosion d’une voiture près de Moscou.

En décembre 2024, le commandant des forces russes de défense radiologique, chimique et biologique, Igor Kirillov, a été tué par l’explosion d’une trottinette électrique piégée à Moscou, un assassinat qui avait été revendiqué par les services de sécurité ukrainiens (SBU).