Guerre en Ukraine : la France réclame des garanties « robustes » pour Kiev avant toute discussion territoriale

Guerre en Ukraine : la France réclame des garanties « robustes » pour Kiev avant toute discussion territoriale

La France a de nouveau réclamé l’établissement de « garanties de sécurité robustes » pour Kiev avant d’aborder l’épineuse question des territoires ukrainiens dont la cession est exigée par Moscou, a indiqué mardi l’entourage d’Emmanuel Macron après des réunions sur la question à Berlin.

« Nous souhaitons d’abord des garanties de sécurité robustes avant toute discussion sur les territoires », a ajouté cette source.

« Nous avons progressé sur la question des garanties, sur la base du travail accompli par la coalition des volontaires, grâce à une clarification des modalités du soutien américain », a indiqué l’entourage du président français.

Le président américain Donald Trump, qui a maintes fois promis d’obtenir une paix rapide en Ukraine, veut un arrêt des combats coûte que coûte. Il a multiplié les signes d’agacement vis-à-vis de Kiev, alors que son pays est un soutien clé face à l’invasion russe commencée en 2022.

Un plan américain pour l’Ukraine, présenté en novembre, avait été jugé très favorable à Moscou, et Kiev ainsi que les Européens s’efforcent depuis de le remanier.

Dimanche et lundi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a négocié à Berlin avec les émissaires américains Steve Witkoff et Jared Kushner, gendre de Donald Trump, pour tenter d’aboutir à un compromis.

Un dîner de travail était ensuite prévu entre eux et des dirigeants européens, dont le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président français.

La question des avoirs russes

La question des territoires reste un des grands blocages. La Russie revendique l’annexion de plusieurs régions ukrainiennes, qu’elle ne contrôle pas toutes entièrement, et Donald Trump voudrait que Kiev accepte de céder une partie de ses territoires.

Le Donbass, bassin industriel de l’est, est une des priorités du Kremlin. Mais la zone constitue un symbole et une barrière protectrice importante pour le reste de l’Ukraine, car le front y est très fortifié.

La protection accordée à Kiev est un autre paramètre essentiel dans ces discussions. Les dirigeants européens ont proposé lundi une « force multinationale pour l’Ukraine ».

En parallèle, l’UE cherche à enfin s’entendre sur un recours aux dizaines de milliards d’avoirs russes gelés, essentiellement en Belgique, pour aider l’armée ukrainienne et la reconstruction. Mais le blocage demeure, notamment car le gouvernement belge craint des représailles.

La question sera l’un des grands enjeux du prochain sommet européen prévu à Bruxelles à partir de jeudi.

Selon l’entourage d’Emmanuel Macron, « sur le financement du soutien civil et militaire à l’Ukraine, nous sommes neutres sur la solution à adopter dès lors qu’elle donne à l’Ukraine la visibilité nécessaire pour tenir dans la durée ».

« Nous avons déjà sécurisé pour une durée allongée l’immobilisation des actifs russes, ce qui est un signal clair », a précisé cette source.