Donald Trump a une « personnalité d’alcoolique » : qui est sa cheffe de cabinet Susie Wiles, dont les déclarations ont embrasé la Maison-Blanche ?

Donald Trump a une « personnalité d’alcoolique » : qui est sa cheffe de cabinet Susie Wiles, dont les déclarations ont embrasé la Maison-Blanche ?

Elle qui avait toujours pris soin de rester en retrait, et en dehors de la lumière médiatique, la voilà projetée à l’avant-scène de la politique américaine dans un moment extrêmement inconfortable. Susie Wiles, la cheffe de cabinet de Donald Trump, est une femme de l’ombre, une des personnes qui ont le plus compté dans l’ascension politique de l’homme d’affaires, élu une première fois président en 2016 et réélu en 2024.

Trump ? « Une personnalité d’alcoolique »

Dans des propos rapportés par Vanity Fair, elle aurait notamment déclaré, au cours de plusieurs entretiens avec des journalistes du magazine qui se sont étalés sur plusieurs mois, que Donald Trump aurait « la personnalité d’un alcoolique ». Tout en précisant qu’il « agit avec l’idée qu’il n’y a rien qu’il ne puisse faire, rien, zéro, rien », car le président des États-Unis ne boit pas une goutte d’alcool.

Dans ces mêmes entretiens, elle a aussi décrit le vice-président JD Vance comme « adepte des théories du complot », et Elon Musk comme « accro à la kétamine ». Des propos qui ne révèlent rien d’extraordinaire, mais qui ont choqué car ce parler vrai vient du cœur même de la Maison Blanche. C’est le magazine The Atlantic qui a résumé le mieux l’étrangeté de la situation : « Susie Wiles se met dans le pétrin pour avoir dit ce que tout le monde sait ».

Wiles est connue pour sa retenue

Longtemps inconnue du grand public, Susie Wiles est devenue l’une des figures les plus influentes de l’entourage de Donald Trump. À Washington comme à Mar-a-Lago, son nom circule avec une forme de respect rare dans l’univers trumpiste. Discrète, méthodique, peu encline aux sorties médiatiques, elle incarne une autre manière de faire de la politique autour d’un homme qui, lui, ne connaît guère la retenue.

Née en 1957 dans le New Jersey, Susie Wiles grandit loin des arcanes du pouvoir fédéral. Elle est la fille de Pat Summerall, star du football américain devenue commentateur vedette de la NFL, une notoriété qui lui ouvre certaines portes sans jamais définir sa carrière.

Une carrière politique commencée par le bas

Elle entre en politique par le bas, comme beaucoup d’opérateurs américains : bénévolat, postes d’organisation, travail de terrain. Dans les années 1980 et 1990, elle se spécialise dans la stratégie électorale et les campagnes locales, notamment en Floride, un État clé où se forgent les carrières nationales.

C’est là qu’elle bâtit sa réputation. Susie Wiles n’est pas une idéologue ni une communicante flamboyante ; elle est une organisatrice. Elle sait lever des fonds, structurer une équipe, imposer une discipline, lire une carte électorale. Elle travaille pour plusieurs responsables républicains floridiens, dont le maire de Jacksonville John Delaney ou le gouverneur Rick Scott, avant de s’imposer comme une stratège incontournable dans un État devenu central pour le Parti républicain.

Sa rencontre avec Trump change tout

Sa rencontre politique avec Donald Trump a lieu lors de la campagne de 2016. Elle dirige alors ses opérations en Floride, un rôle décisif : Trump l’emporte de justesse, et la victoire passe en partie par la machine électorale qu’elle a mise en place. Contrairement à beaucoup d’autres conseillers de Trump, elle survit aux purges, aux rivalités internes et aux colères présidentielles. En 2020, elle est de nouveau aux commandes de la Floride, que Trump gagne cette fois nettement, malgré sa défaite nationale.

Ce qui distingue Susie Wiles aux yeux de Trump, c’est précisément ce qui la rend peu visible : elle ne le contredit pas publiquement, ne cherche pas la lumière et ne s’exprime presque jamais dans la presse. Elle impose ses choix sans bruit, coupe court aux querelles internes et maintient une ligne claire. Dans un entourage souvent décrit comme chaotique, elle apparaît comme un point fixe. Trump lui-même la surnomme « Ice Baby », en référence à son calme et à sa froide efficacité.

La consécration en 2024

La campagne de 2024 marque son apogée. Nommée directrice de campagne, elle pilote une organisation bien plus structurée que lors des précédents cycles. Moins de fuites, moins de guerres d’ego, une chaîne de commandement claire : beaucoup, à Washington, attribuent cette discipline nouvelle à Susie Wiles. Après la victoire de Trump, elle est logiquement récompensée : en novembre 2024, il annonce qu’elle deviendra cheffe de cabinet de la Maison-Blanche, faisant d’elle la première femme à occuper ce poste stratégique.

Elle n’est pas une modératrice idéologique du trumpisme. Elle partage ses priorités politiques et n’a jamais cherché à infléchir sa ligne de fond. Son rôle est ailleurs : faire fonctionner la machine, éviter les dérapages inutiles et transformer l’instinct politique de Trump en victoires concrètes. À ce titre, elle est sans doute l’une des personnes les plus importantes du second mandat de l’homme d’affaires.