« C’est une étape positive » : la Russie se réjouit de la nouvelle stratégie de sécurité nationale américaine établie par Trump
« La Russie représente une menace immédiate pour le système international libre et ouvert », écrivait l’administration de Joe Biden en octobre 2022 dans sa note de stratégie de sécurité nationale. Ce document, édité régulièrement par la Maison Blanche, a été publié ce vendredi 5 décembre 2025 dans sa version actualisée, datée de novembre. Le texte, supervisé cette fois par Donald Trump met notamment en garde contre le risque « d’effacement civilisationnel » de l’Europe, reprenant les théories de l’extrême droite sur le Vieux continent.
Si la publication a été critiquée par l’Allemagne, la Russie l’a saluée ce dimanche 7 décembre. Car la mention de « menace russe » n’apparaît plus explicitement dans le document, note le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
« C’est une étape positive », dit ce proche de Vladimir Poutine, cité par l’agence d’État Tass. La note éditée par l’administration Trump « contraste certainement avec les approches des administrations précédentes » au sujet des rapports entre la Russie et les États-Unis, poursuit-il.
Dmitri Peskov indique que le Kremlin va « étudier et analyser plus en détail » le document de la Maison Blanche.
« Rétablir la stabilité stratégique » avec Moscou
La version Trump 2025 de la stratégie de sécurité nationale américaine évoque malgré tout la Russie plusieurs fois, notamment au sujet de la guerre en Ukraine. « À la suite de la guerre menée par la Russie en Ukraine, les relations entre l’Europe et la Russie sont désormais profondément détériorées, et de nombreux Européens considèrent la Russie comme une menace existentielle », y est-il écrit.
« Il est dans l’intérêt fondamental des États-Unis de négocier un cessez-le-feu rapide en Ukraine (…) et de rétablir la stabilité stratégique avec la Russie », peut-on également lire.
La comparaison entre la stratégie de sécurité nationale de Donald Trump et celle de son prédécesseur Joe Biden est frappante : celui établi sous l’administration du démocrate en octobre 2022 fait mention de la Russie (ou du terme « russe ») 71 fois. Pour celui du républicain en novembre 2025, le compteur affiche 10.
« Effacement civilisationnel » en Europe
Le document de Donald Trump (33 pages contre 48 pour Joe Biden) s’en prend vivement aux Européens et soutient ouvertement les opposants aux valeurs promues par l’UE, notamment en matière d’immigration.
« Si les tendances actuelles se poursuivent, le continent (européen) sera méconnaissable dans 20 ans ou moins », peut-on notamment lire, prédisant un « effacement civilisationnel ».
En réponse, l’Allemagne a indiqué ne pas avoir besoin de « conseils venant de l’extérieur ». « Les États-Unis restent notre plus grand allié (…) nous n’avons pas toujours été d’accord sur différents sujets, mais je pense que le principe général reste le même. Nous sommes les plus grands alliés et nous devons rester unis », a pourtant assuré samedi la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas.

