« C’est un aboutissement » : pourquoi Alger ravive les tensions sur la mémoire de la colonisation

« C’est un aboutissement » : pourquoi Alger ravive les tensions sur la mémoire de la colonisation

Écharpes aux couleurs du drapeau de l’Algérie autour du cou, les députés exultent. Mercredi soir, ils ont voté à l’unanimité une loi criminalisant la colonisation française sur leurs terres, entre 1830 et 1962. Le contenu de ce texte fait porter à l’État français « la responsabilité juridique de son passé colonial (…) et des tragédies qu’il a engendrées ». Il atteste « noir sur blanc » que l’Algérie exige des « réparations » mais surtout des « excuses » de la part de la France, point névralgique des vives tensions entre les deux pays depuis des années.

Les diplomates français espéraient meilleur cadeau sous le sapin. Surtout, ils pensaient avoir réchauffé leurs relations avec Alger depuis la libération de Boualem Sansal en novembre. « La France n’a pas vocation à commenter la politique intérieure algérienne, mais ne peut que déplorer une initiative manifestement hostile à la fois à la volonté de reprise du dialogue franco-algérien, et à un travail serein sur les enjeux mémoriels entre nos deux pays », a glissé un porte-parole du Quai d’Orsay juste avant le réveillon.