Attentat de Sydney : le Premier ministre propose des « lois plus fermes sur les armes à feu »

Attentat de Sydney : le Premier ministre propose des « lois plus fermes sur les armes à feu »

Au lendemain de l’attentat qui a fait 15 morts et 42 blessés, dimanche à Sydney (Australie), le Premier ministre australien Anthony Albanese se dit favorable à une législation plus stricte en matière d’armes à feu. « Le gouvernement est préparé à prendre toutes les mesures nécessaires. Cela inclut notamment le besoin de lois plus fermes sur les armes à feu », a-t-il affirmé.

Dimanche vers 18h45 (8h45 dimanche matin, heure française), a eu lieu une attaque au cœur d’une célébration de la fête juive de Hanoukka, sur la plage de Bondi Beach. Le Premier ministre a dénoncé une « attaque ciblée contre les juifs australiens » et un « acte d’antisémitisme maléfique qui a frappé au cœur de notre nation ».

La police a confirmé que l’un des assaillants possédait légalement six armes à feu.

Le « National Firearms Agreement »

On pourrait croire que l’Australie, vaste pays fait de contrées arides et sauvages, jouit d’une grande liberté en matière d’armes à feu. Certes, ce sont les six États, largement autonomes, qui fixent les règles, mais le gouvernement fédéral siégeant à Canberra peut leur imposer des décisions.

Ce fut le cas lors de la pire tuerie de masse que le pays ait connu : en avril 1996, un homme avait ouvert le feu sur la foule dans un village touristique de Tasmanie, faisant 35 morts et 37 blessés. Douze jours après le « massacre de Port Arthur », le gouvernement australien avait mis en place l’interdiction d’acheter des pistolets et des fusils semi-automatiques, et une politique de rachat des armes en circulation. Le gouvernement de l’État de Tasmanie avait tenté d’ignorer les directives, mais avait dû céder face aux menaces de sanctions du gouvernement fédéral.

Le National Firearms Agreement (NFA) restreint de manière drastique le droit au port d’arme. Il établit un registre de toutes les armes détenues par des particuliers, impose un permis pour toutes les nouvelles armes achetées.

Baisse de 42 % des homicides par armes à feu

La campagne de rachat des armes déclarées - par une incitation fiscale - et de récupération des armes non déclarées - contre la garantie de ne subir aucune poursuite - avait donné à la collecte de plus de 650 000 armes à feu entre octobre 1996 et septembre 1997. Elles ont été détruites.

Dans une étude datant de 2011, des chercheurs de l’école de santé publique de Harvard (États-Unis) avaient estimé qu’au cours des sept années qui avait suivi l’adoption du NFA, les homicides par arme à feu avaient baissé de 42% et les suicides par arme de 57%.

Problème : depuis, le nombre d’armes légalement possédées a recommencé à augmenter dans le pays, notamment en Tasmanie où circuleraient légalement 25 armes pour 100 habitants.