Attentat de Sydney : la plus jeune victime inhumée, le Premier ministre promet de « faire beaucoup plus » contre l’antisémitisme

Attentat de Sydney : la plus jeune victime inhumée, le Premier ministre promet de « faire beaucoup plus » contre l’antisémitisme

Au centre funéraire de Chevra Kadisha à Sydney, une foule vêtue de noir s’est pressée jeudi matin pour dire adieu à Matilda, petite fille de dix ans, morte à l’hôpital des suites de l’attaque de la plage de Bondi, à Sydney, la pire fusillade que le pays ait connue depuis des décennies.

Certains portaient des bouquets de lys, d’autres des ballons pour rendre hommage à l’enfant, décrite comme « un rayon de soleil » dans un message de son école lu par un rabbin.

Des photos prises quelques heures avant l’attaque montraient la fillette caresser des animaux au zoo avec un grand sourire.

« C’est juste un cauchemar »

La famille de Matilda, qui a demandé aux médias de ne pas publier son nom de famille, avait quitté l’Ukraine pour s’installer en Australie dans les années 2010, avant l’invasion russe.

« Je n’aurais jamais imaginé que je perdrais ma fille ici. C’est juste un cauchemar », a déclaré sa mère, Valentyna, aux journalistes avant les funérailles.

Son père, Michael, a indiqué avoir choisi le prénom de l’enfant en référence à la chanson populaire « Waltzing Matilda », devenue un hymne national alternatif dans le pays.

« Nous sommes arrivés ici d’Ukraine, et Matilda a été notre première née ici en Australie », a-t-il dit plus tôt cette semaine. « Et j’ai pensé que Matilda était le prénom le plus australien qui puisse exister. « Alors souvenez-vous. Souvenez-vous de son nom. »

La tante de Matilda avait indiqué sur la chaîne de télévision Channel Seven que la sœur cadette de la fillette, âgée de six ans, avait été témoin de l’attaque.

Des membres de la communauté juive d’Australie ont multiplié les critiques contre le gouvernement cette semaine, estimant que leur cri d’alarme face à la montée de l’antisémitisme depuis le 7-Octobre n’avait pas été considéré.

Le Premier ministre australien a dévoilé jeudi de nouvelles mesures pour lutter contre le discours d’incitation à la haine de certains prédicateurs et la possibilité d’annuler le visas des personnes partageant ce discours.

« Ce fléau néfaste »

Il a dit vouloir bannir « l’antisémitisme de notre société ». « Il est clair que nous devons faire plus pour combattre ce fléau néfaste, beaucoup plus », a-t-il déclaré aux journalistes.

L’Australie va notamment mettre en place une liste d’organisations dont les dirigeants se sont livrés à l’incitation à la haine.

Selon la chaîne publique australienne ABC, Naveed Akram, le plus jeune des deux assaillants, était adepte d’un prédicateur projihadiste basé à Sydney.

La police a inculpé mercredi l’assaillant de 24 ans pour terrorisme et 15 meurtres. L’intéressé, grièvement blessé par la police pendant la fusillade, est selon les médias locaux sorti du coma mardi soir. Son père, avec lequel il a mené l’assaut, Sajid Akram, a été abattu lors de l’attaque.

La police australienne enquête pour déterminer si les deux individus ont rencontré des extrémistes islamistes lors d’une visite aux Philippines quelques semaines avant l’attentat.

Après l’attaque, Anthony Albanese s’est engagé à mettre en place un contrôle plus strict des armes à feu. L’assaillant le plus âgé possédait six armes dûment enregistrées.